mercredi 29 juillet 2020

Comparaisons internationales et incidences institutionnelles et politiques

Module B : PUBLICS
Contexte 1 - Sécurité Sociale                                                                                          
Séquence 1 : Contexte socio-démographique

Comparaisons internationales et incidences institutionnelles et politiques

Objectifs :                                                
        Etablir des comparaisons internationales sur les grandes évolutions repérées
        Dégager les incidences de la situation sociodémographique sur les institutions et politiques sanitaires et sociales

Doc 1 : La population mondiale

Source : https://www.planetoscope.com/natalite/5-croissance-de-la-population-mondiale-naissances--- deces-.html

La population mondiale atteint 7,63 milliards en janvier 2018. Chaque jour, on compte 244.000 nouvelles personnes de plus dans le monde, soit + 2,7 par seconde. Autrement dit, la population mondiale s'accroît chaque année de près de 89 millions d'habitants grâce à un nombre de naissances supérieur (150 millions) à celui des décès (61 millions).

Doc 2 : Sommes-nous trop nombreux sur Terre ?

Source : Gilles Pison, démographe à l'INED et rédacteur en chef de "Population et Sociétés" , 13/03/13
Disponible sur : http://www.liberation.fr/evenements-libe/2013/03/13/sommes-nous-trop-nombreux- sur-terre_888279

La population mondiale a franchi le seuil de 7 milliards en 2011. Elle ne comptait qu’un milliard d’habitants en 1800 et a donc été multipliée par sept au cours des deux derniers siècles. Elle devrait continuer à croître et pourrait atteindre environ 9 milliards en 2050. Pourquoi la croissance devrait-elle se poursuivre ? La stabilisation est-elle envisageable à terme ? La décroissance tout de suite ne serait- elle pas préférable?

Si la population mondiale continue d’augmenter, c’est en raison de l’excédent des naissances sur les décès – les premières sont deux fois plus nombreuses que les seconds. Cet excédent apparaît il y a deux siècles en Europe et en Amérique du Nord lorsque la mortalité commence à baisser dans ces régions, marquant les débuts de ce que les scientifiques appellent la transition démographique. Il s’étend ensuite au reste de la planète, lorsque les avancées de l’hygiène et de la médecine et les progrès socioéconomiques atteignent les autres continents.

La croissance démographique a atteint un taux maximum de plus de 2% par an il y a cinquante ans, et a diminué de moitié depuis (1,1% en 2012). Elle devrait continuer de baisser dans les prochaines décennies en raison de la diminution de la fécondité : 2,5 enfants en moyenne par femme aujourd’hui dans le monde, contre le double (cinq enfants) en 1950.
Parmi les régions du monde dans lesquelles la fécondité est encore élevée (supérieure à quatre enfants), on trouve en 2013 presque toute l’Afrique subsaharienne, une partie des pays de la péninsule arabique, et les régions allant de l’Afghanistan jusqu’au Nord de l’Inde en passant par le Pakistan. C’est là que se situera l’essentiel de la croissance démographique mondiale à venir.

L’un des grands changements est le formidable accroissement de la population de l’Afrique qui, Afrique du Nord comprise, pourrait quadrupler d’ici un siècle, passant d’un milliard d’habitants en 2010 à probablement plus de 2 en 2050 et près de 4 en 2100, ceci malgré l’épidémie de sida.
Alors qu’un homme sur sept vit aujourd’hui en Afrique, ce sera probablement plus d’un sur trois dans un siècle. L’accroissement devrait être particulièrement important en Afrique au sud du Sahara où la population devrait passer d’un peu plus de 800 millions d’habitants en 2010 à près de 3,5 milliards en 2100.

Ces chiffres sont des projections et l’avenir n’est évidemment pas écrit. Il reste que les projections démographiques sont relativement sûres lorsqu’il s’agit d’annoncer l’effectif de la population à court terme, c’est-à-dire pour un démographe, les dix, vingt ou trente prochaines années. La majorité des hommes et des femmes qui vivront en 2050 sont déjà nés, on connaît leur nombre et on peut estimer sans trop d’erreurs la part de ceux qui ne seront plus en vie.
Concernant les nouveaux-nés qui viendront s’ajouter, leur nombre peut également être estimé car les femmes qui mettront au monde des enfants dans les 20 prochaines années sont déjà nées, on connaît leur effectif et on peut faire également une hypothèse sur leur nombre d’enfants, là aussi sans trop d’erreurs.
Il est illusoire de penser pouvoir agir sur le nombre des hommes à court terme. La diminution rapide de la population, prônée par certains, n’est pas une option. Comment l’obtenir ? Par une hausse phénoménale de la mortalité ? Personne ne le souhaite. Par une émigration massive vers la planète Mars ? Irréaliste.
Par une baisse drastique de la fécondité et son maintien à un niveau très inférieur au seuil de remplacement (2,1 enfant) pendant longtemps. C’est déjà ce qui se passe dans une grande partie du monde, les hommes ayant fait le choix d’avoir peu d’enfants tout en leur assurant une vie longue et de qualité.
Mais il n’en résulte pas tout de suite une diminution de population en raison de l’inertie démographique : même si la fécondité mondiale n’était que de 1,5 enfant par femme, comme en Chine, la population continuerait d’augmenter pendant encore quelques décennies. La population comprend en effet encore beaucoup d’adultes en âge d’avoir des enfants, nés lorsque la fécondité était encore forte, ce qui entraîne un nombre élevé de naissances. Les personnes âgées ou très âgées sont en revanche peu nombreuses et le nombre de décès est faible.

Au-delà des cinquante prochaines années, l’avenir est en revanche plein d’interrogations, sans modèle sur lequel s’appuyer. Celui de la transition démographique, qui a fait ses preuves pour les évolutions des deux derniers siècles, ne nous est plus guère utile pour le futur.
L’une des grandes incertitudes porte sur la fécondité. Si la famille de très petite taille devient un modèle dominant de façon durable, avec une fécondité moyenne inférieure à deux enfants par femme, la population mondiale, après avoir atteint le niveau maximum de neuf milliards d’habitants, diminuerait inexorablement jusqu’à l’extinction à terme. Mais un autre scénario est possible dans lequel la fécondité remonterait dans les pays où elle est très basse pour se stabiliser à l’échelle mondiale au-dessus de deux enfants.

La conséquence en serait une croissance ininterrompue, et à nouveau la disparition de l’espèce à terme, mais cette fois par surnombre. Si l’on ne se résout pas aux scénarios catastrophes de fin de l’humanité, par implosion ou explosion, il faut imaginer un scénario de retour à terme à l’équilibre.
Les hommes doivent certes dès maintenant réfléchir à l’équilibre à trouver à long terme, mais l’urgence est le court terme – les prochaines décennies. L’humanité n’échappera pas à un surcroît de 1 à 3 milliards d’habitants d’ici un siècle, en raison de l’inertie démographique que nul ne peut empêcher.

Il est possible d’agir en revanche sur les modes de vie, et ceci sans attendre, afin de les rendre plus respectueux de l’environnement et plus économes en ressources. La vraie question, celle dont dépend la survie de l’espèce humaine à terme, est finalement moins celle du nombre que celle des modes de vie.

Doc 3 : Le baby boom

Source : Centre d'observation de la société, 16/04/18

Le baby-boom, ou « pic de natalité », est une période de remontée exceptionnelle de la fécondité enregistrée dans la plupart des pays développés, entre le milieu des années 1940 et le milieu des années 1960, avec une ampleur et une chronologie différente selon les pays. La reprise de la natalité commence en France avant la fin de la guerre (dès 1943) et la baisse s’amorce au milieu des années 1970. La fécondité diminue jusqu’au milieu des années 1990 puis retrouve à la fin des années 2000 le niveau du milieu des années 1930, de deux enfants par femme.

Les causes du baby-boom restent mal expliquées, de nombreux facteurs se sont en effet conjugués. L’après seconde guerre mondiale est marqué par une forte croissance économique et une élévation des niveaux de vie. Ce facteur n’explique pas tout car la baisse des années 1970 a lieu avant le ralentissement de la croissance. La situation des femmes change : celles qui s’arrêtent de travailler pour prendre en charge leurs enfants savent qu’elles peuvent retrouver un emploi dès qu’elles le souhaitent. Le taux de chômage est si faible que l’avenir paraît toujours assuré. Cette époque est aussi marquée par le développement du système de protection sociale qui améliore les niveaux de vie des familles.

Le baby-boom a pour conséquence aujourd’hui d’entraîner une élévation de la part des personnes âgées dans la population. Concrètement, il rend difficile l’équilibre du régime de retraite, par exemple. Vers 2030 les premières classes creuses de l’après baby-boom (nées dans les années 1970) arriveront à la retraite. Petit à petit, l’effet du baby-boom s’effacera alors de la pyramide des âges.

Doc 4 : La bombe démographique menace toujours une partie de l'Afrique

Source : France TV Info, 15/05/15
Disponible sur : http://geopolis.francetvinfo.fr/afrique-la-demographie-hypotheque-le-developpement- un-rapport-relance-le-debat-61863

Le doublement annoncé de la population africaine en 2050 met le continent devant de redoutables défis. 15 à 20 millions de jeunes sont attendus chaque année sur le marché du travail. Peu scolarisés, nombre d'entre eux risquent d’aller grossir les rangs de groupes mafieux ou djihadistes. «Non l’Afrique n’est pas si bien partie» affirme un rapport parlementaire qui tempère l'afro-optimisme en vogue.

«L’Afrique subsaharienne francophone et notamment sahélienne souffre de maux structurels qui hypothèquent son avenir... Sa démographie est une bombe à retardement.» «La politique africaine de la France est dans l’impasse», affirme un rapport sur la stabilité et le développement de l’Afrique francophone dont la publication a été reportée. «On ne peut se satisfaire d’interventions militaires coûteuses, qui réagissent aux crises, mais qui n’agissent en rien sur leurs véritables causes», écrit Philippe Baumel, rapporteur de la commission des Affaires étrangères. Des crises comme au Mali, en Centrafrique ou en Côte d’Ivoire appelées à se répéter en raison d’une explosion démographique, qui exacerbe les conflits. «L’Afrique devra gérer une croissance démographique de plus d’un milliard d’habitants supplémentaires d’ici au milieu du siècle. Il y aura à la fois des classes moyennes qui émergent et s’en sortent, mais en même temps de plus en plus de pauvres», précise le rapport.

L’Afrique subsaharienne ne représente aujourd’hui que 1,3% du PIB mondial pour 15% de la population. Un grand écart qui ne devrait pas se réduire quand 23% de la population mondiale sera africaine en 2050. «Contrairement à ce qui était attendu, nombre de pays africains dans la zone francophone n’ont pas réellement amorcé leur transition démographique.»

La baisse importante de la mortalité infantile due aux progrès sanitaires ne se traduit pas par une diminution de la fécondité. La question est particulièrement aiguë dans la région sahélienne avec une fécondité de 6,5 enfants en moyenne par femme au Mali, 7,1 au Tchad (recensement de juin 2009) et 7,20 au Niger. «Les enquêtes sociales sur le désir d’enfant ne laissent pas augurer d’une diminution rapide des taux de fécondité dans ces pays.» En conséquence, le Niger compte 700.000 personnes en plus chaque année, 500. 000 pour le Mali.

Carte : Indice de fécondité moyenne (2005-2010) illustration tirée du rapport de la commission des affaires étrangères. © rapport de l'Assemblée Nationale

Des chiffres encore appelés à augmenter. Le marché du travail, aura donc bien du mal à absorber cette population nouvelle.
«Aujourd’hui, 90% des 15-25 ans se retrouvent soit au chômage soit dans le secteur informel, c’est-à-dire sans emplois décents.» La scolarisation des enfants n’arrive pas non plus à suivre cette flambée démographique. Comment créer 1000 écoles et former 10.000 instituteurs chaque année au Niger sans une aide internationale massive? Il en est de même pour le Mali ou le Tchad.

Le niveau d’éducation est aujourd’hui très faible : les statistiques du Pnud indiquent que la scolarité que peut espérer un enfant nigérien est de 5,4 ans, 7 ans au Mali. Dans les villages éloignés, les enfants sont scolarisés dans des écoles coraniques «de plus en plus influencées par les mouvements salafistes ou wahhabites au détriment de l’islam traditionnel africain», s’inquiète le rapport.

Pourtant, cette croissance démographique est considérée dans un premier temps comme une chance : synonyme de jeunesse, de dynamisme, d’urbanisation accélérée. Les téléphones portables se généralisent, les exportations augmentent, les investissements étrangers affluent... Mais ce décollage économique reste fragile et ne parvient que rarement à réduire la pauvreté. Avec une économie peu diversifiée toujours essentiellement agricole et minière. Avec des terres peu productives, une pluviométrie capricieuse, des conflits croissants pour la terre, pour l’eau ou entre agriculteurs et pasteurs.

L’agriculture aura du mal à booster suffisamment sa production pour faire face au doublement annoncé des villes, mais aussi des campagnes. «Car si les villes vont exploser en raison d’un exode rural massif, les campagnes ne vont pas se vider, bien au contraire. Un paradoxe africain qu’aucun autre continent n’a connu à ce jour.» «La Chine, en raison de sa politique de l’enfant unique voit même sa population commencer à baisser. Et l’Inde est sur une trajectoire démographique nettement plus modérée.» L'émergence de la Chine s'explique par une longue croissance économique proche de 10%, mais aussi par une politique volontariste de réduction de la natalité.

Sans transition démographique, sans politique réfléchie en matière de planning familial, sans une aide massive au développement, l’Afrique de l’ouest et centrale aura bien du mal à sortir de la trappe à pauvreté dans laquelle elle est enfermée.

Doc 5 : La Chine annonce la fin de la politique de l’enfant unique

Source : Le Monde, 29/10/2015
Disponible sur: https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/10/29/la-chine-annonce-la-fin-de- la-politique-de-l-enfant-unique_4799364_3216.html

La Chine a annoncé officiellement, jeudi 29 octobre 2015, la fin de la politique dite de l’enfant unique, en vigueur depuis 1979. Désormais, tous les couples auront l’autorisation d’avoir deux enfants, selon un communiqué du Parti communiste chinois (PCC).

L’annonce, de portée historique, met fin à une politique souvent décriée pour ses abus –avortements forcés notamment. Elle était attendue après de nombreux appels en ce sens d’experts chinois d’agences officielles ou d’instituts de recherche. La décision a été prise lors du 5e plénum du comité central du PCC, qui s’est conclu jeudi, après quatre jours de travaux consacrés à l’adoption du 13e plan quinquennal (2016-2020).
Un premier assouplissement avait été consenti en novembre 2013, un an après l’ascension de Xi Jinping à la tête de l’Etat-parti. Il permettait aux Chinois d’avoir deux enfants si l’un des deux parents était lui- même enfant unique.

Parfois présentée comme un cadeau du pouvoir politique relâchant son contrôle sur la vie privée des citoyens, la fin de l’enfant unique est en réalité un impératif économique et social pour la République populaire. Ces évolutions sont destinées à corriger l’inquiétant déséquilibre hommes-femmes (116/100 au sein d’une même génération) du pays et à enrayer le vieillissement de la population.
L’indice de fécondité y est aujourd’hui à 1,7 enfant par femme, en deçà du seuil de renouvellement des générations et bien plus bas que d’autres puissances émergentes, à commencer par l’Inde concurrente, actuellement à 2,5 enfants par femme en âge de procréer, chiffre qui représente également la moyenne mondiale.

Les résultats de l’ouverture de 2013 demeurent mitigés. Selon les autorités, la Chine a enregistré 16,8 millions de naissances en 2014, soit 470 000 de plus que l’année précédente. La ruée au bureau des naissances n’a pour l’heure pas eu lieu. Sur les onze millions qui pourraient potentiellement remplir les critères, seuls 40 % disent en fait envisager un second enfant. Beaucoup de couples chinois, pour des raisons financières, ne souhaitent avoir qu’un enfant.

Activité : A partir des documents suivants :


1.     Relever des indicateurs démographiques.

-          Fécondité
-          Natalité
-          Mortalité
-          Densité de population
-          Accroissement naturel
-          Solde naturel
-          Indice de vieillissement

Baby boom : Phénomène qui désigne l’augmentation de la natalité vers 1945 jusqu’au milieu des années 1970.

Ceci donne lieu au papi boom

L’ICF suffisant pour renouveler la population française est de 2,1 mais il n’est actuellement que de 1,88

Transition démographique : le passage d’un régime traditionnel où la fécondité et la mortalité sont élevés et s’équilibrent à peut-près, à un régime ou la natalité et la mortalité sont faibles et s’équilibrent également.




2.            Montrer que toutes les parties du globe ne sont pas exposées aux mêmes défis démographiques.
3.            Identifier les conséquences des événements démographiques sur les institutions et politiques.


Défis démographiques
Conséquences institutionnelles et politiques
Europe
Augmentation des personnes âgées dans la population (vieillissement de la population dû au baby boom donc au papi boom)
Augmentation du nombre de personnes âgées ;
Déséquilibre des régimes de retraite ;
Déséquilibre du marché du travail
Chine
Déséquilibre homme / femmes ;
Déséquilibre entre jeunes et personnes âgées causé par la politique de l’enfant unique
Problèmes de renouvèlement de la population ;
Conséquences sociales (en termes de bien-être) ;
Perte de compétitivité économique
Afrique
Explosion démographique (de cause culturelle et médicale)
Planification nécessaire en termes de scolarisation ;
Marché du travail défavorable ;
Risques de pauvreté accrue ;
Risques de conflits politiques (monté des extrémismes) et sociaux


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