Module B : PUBLICS
Contexte 1 - Sécurité Sociale
Séquence 1 : Contexte socio-démographique
Comparaisons
internationales et incidences institutionnelles et politiques
Objectifs :
–
Etablir des comparaisons internationales sur les
grandes évolutions repérées
–
Dégager les incidences de la situation
sociodémographique sur les institutions et politiques sanitaires et sociales
Doc 1 : La population mondiale
Source : https://www.planetoscope.com/natalite/5-croissance-de-la-population-mondiale-naissances---
deces-.html
La population mondiale atteint 7,63 milliards en janvier
2018. Chaque jour, on compte 244.000 nouvelles personnes de plus dans le monde,
soit + 2,7 par seconde. Autrement dit, la population mondiale s'accroît chaque
année de près de 89 millions d'habitants grâce à un nombre de naissances
supérieur (150 millions) à celui des décès (61 millions).
Doc 2 : Sommes-nous trop nombreux sur Terre ?
Source : Gilles Pison, démographe à l'INED et rédacteur en
chef de "Population et Sociétés" , 13/03/13
Disponible sur :
http://www.liberation.fr/evenements-libe/2013/03/13/sommes-nous-trop-nombreux-
sur-terre_888279
La population mondiale a franchi le seuil de 7 milliards en
2011. Elle ne comptait qu’un milliard d’habitants en 1800 et a donc été
multipliée par sept au cours des deux derniers siècles. Elle devrait continuer
à croître et pourrait atteindre environ 9 milliards en 2050. Pourquoi la
croissance devrait-elle se poursuivre ? La stabilisation est-elle envisageable
à terme ? La décroissance tout de suite ne serait- elle pas préférable?
Si la population mondiale continue d’augmenter, c’est en
raison de l’excédent des naissances sur les décès – les premières sont deux fois
plus nombreuses que les seconds. Cet excédent apparaît il y a deux siècles en
Europe et en Amérique du Nord lorsque la mortalité commence à baisser dans ces
régions, marquant les débuts de ce que les scientifiques appellent la
transition démographique. Il s’étend ensuite au reste de la planète, lorsque
les avancées de l’hygiène et de la médecine et les progrès socioéconomiques
atteignent les autres continents.
La croissance démographique a atteint un taux maximum de
plus de 2% par an il y a cinquante ans, et a diminué de moitié depuis (1,1% en
2012). Elle devrait continuer de baisser dans les prochaines décennies en
raison de la diminution de la fécondité : 2,5 enfants en moyenne par femme
aujourd’hui dans le monde, contre le double (cinq enfants) en 1950.
Parmi les régions du monde dans lesquelles la fécondité est
encore élevée (supérieure à quatre enfants), on trouve en 2013 presque toute
l’Afrique subsaharienne, une partie des pays de la péninsule arabique, et les
régions allant de l’Afghanistan jusqu’au Nord de l’Inde en passant par le
Pakistan. C’est là que se situera l’essentiel de la croissance démographique
mondiale à venir.
L’un des grands changements est le formidable accroissement
de la population de l’Afrique qui, Afrique du Nord comprise, pourrait
quadrupler d’ici un siècle, passant d’un milliard d’habitants en 2010 à
probablement plus de 2 en 2050 et près de 4 en 2100, ceci malgré l’épidémie de
sida.
Alors qu’un homme sur sept vit aujourd’hui en Afrique, ce
sera probablement plus d’un sur trois dans un siècle. L’accroissement devrait
être particulièrement important en Afrique au sud du Sahara où la population
devrait passer d’un peu plus de 800 millions d’habitants en 2010 à près de 3,5
milliards en 2100.
Ces chiffres sont des projections et l’avenir n’est
évidemment pas écrit. Il reste que les projections démographiques sont
relativement sûres lorsqu’il s’agit d’annoncer l’effectif de la population à
court terme, c’est-à-dire pour un démographe, les dix, vingt ou trente
prochaines années. La majorité des hommes et des femmes qui vivront en 2050
sont déjà nés, on connaît leur nombre et on peut estimer sans trop d’erreurs la
part de ceux qui ne seront plus en vie.
Concernant les nouveaux-nés qui viendront s’ajouter, leur
nombre peut également être estimé car les femmes qui mettront au monde des
enfants dans les 20 prochaines années sont déjà nées, on connaît leur effectif
et on peut faire également une hypothèse sur leur nombre d’enfants, là aussi
sans trop d’erreurs.
Il est illusoire de penser pouvoir agir sur le nombre des
hommes à court terme. La diminution rapide de la population, prônée par
certains, n’est pas une option. Comment l’obtenir ? Par une hausse phénoménale
de la mortalité ? Personne ne le souhaite. Par une émigration massive vers la
planète Mars ? Irréaliste.
Par une baisse drastique de la fécondité et son maintien à
un niveau très inférieur au seuil de remplacement (2,1 enfant) pendant
longtemps. C’est déjà ce qui se passe dans une grande partie du monde, les
hommes ayant fait le choix d’avoir peu d’enfants tout en leur assurant une vie
longue et de qualité.
Mais il n’en résulte pas tout de suite une diminution de
population en raison de l’inertie démographique : même si la fécondité mondiale
n’était que de 1,5 enfant par femme, comme en Chine, la population continuerait
d’augmenter pendant encore quelques décennies. La population comprend en effet
encore beaucoup d’adultes en âge d’avoir des enfants, nés lorsque la fécondité
était encore forte, ce qui entraîne un nombre élevé de naissances. Les
personnes âgées ou très âgées sont en revanche peu nombreuses et le nombre de
décès est faible.
Au-delà des cinquante prochaines années, l’avenir est en
revanche plein d’interrogations, sans modèle sur lequel s’appuyer. Celui de la
transition démographique, qui a fait ses preuves pour les évolutions des deux
derniers siècles, ne nous est plus guère utile pour le futur.
L’une des grandes incertitudes porte sur la fécondité. Si la
famille de très petite taille devient un modèle dominant de façon durable, avec
une fécondité moyenne inférieure à deux enfants par femme, la population
mondiale, après avoir atteint le niveau maximum de neuf milliards d’habitants,
diminuerait inexorablement jusqu’à l’extinction à terme. Mais un autre scénario
est possible dans lequel la fécondité remonterait dans les pays où elle est
très basse pour se stabiliser à l’échelle mondiale au-dessus de deux enfants.
La conséquence en serait une croissance ininterrompue, et à
nouveau la disparition de l’espèce à terme, mais cette fois par surnombre. Si
l’on ne se résout pas aux scénarios catastrophes de fin de l’humanité, par
implosion ou explosion, il faut imaginer un scénario de retour à terme à
l’équilibre.
Les hommes doivent certes dès maintenant réfléchir à
l’équilibre à trouver à long terme, mais l’urgence est le court terme – les
prochaines décennies. L’humanité n’échappera pas à un surcroît de 1 à 3
milliards d’habitants d’ici un siècle, en raison de l’inertie démographique que
nul ne peut empêcher.
Il est possible d’agir en revanche sur les modes de vie, et
ceci sans attendre, afin de les rendre plus respectueux de l’environnement et
plus économes en ressources. La vraie question, celle dont dépend la survie de
l’espèce humaine à terme, est finalement moins celle du nombre que celle des
modes de vie.
Doc 3 : Le baby boom
Source : Centre d'observation de la société, 16/04/18
Disponible sur : http://www.observationsociete.fr/definitions/baby-boom.html
Le baby-boom, ou « pic de natalité », est une période de
remontée exceptionnelle de la fécondité enregistrée dans la plupart des pays
développés, entre le milieu des années 1940 et le milieu des années 1960, avec
une ampleur et une chronologie différente selon les pays. La reprise de la
natalité commence en France avant la fin de la guerre (dès 1943) et la baisse
s’amorce au milieu des années 1970. La fécondité diminue jusqu’au milieu des
années 1990 puis retrouve à la fin des années 2000 le niveau du milieu des
années 1930, de deux enfants par femme.
Les causes du baby-boom restent mal expliquées, de nombreux
facteurs se sont en effet conjugués. L’après seconde guerre mondiale est marqué
par une forte croissance économique et une élévation des niveaux de vie. Ce
facteur n’explique pas tout car la baisse des années 1970 a lieu avant le
ralentissement de la croissance. La situation des femmes change : celles qui
s’arrêtent de travailler pour prendre en charge leurs enfants savent qu’elles
peuvent retrouver un emploi dès qu’elles le souhaitent. Le taux de chômage est
si faible que l’avenir paraît toujours assuré. Cette époque est aussi marquée
par le développement du système de protection sociale qui améliore les niveaux
de vie des familles.
Le baby-boom a pour conséquence aujourd’hui d’entraîner une
élévation de la part des personnes âgées dans la population. Concrètement, il
rend difficile l’équilibre du régime de retraite, par exemple. Vers 2030 les
premières classes creuses de l’après baby-boom (nées dans les années 1970)
arriveront à la retraite. Petit à petit, l’effet du baby-boom s’effacera alors
de la pyramide des âges.
Doc 4 : La bombe démographique menace toujours une partie
de l'Afrique
Source : France TV Info, 15/05/15
Disponible sur : http://geopolis.francetvinfo.fr/afrique-la-demographie-hypotheque-le-developpement-
un-rapport-relance-le-debat-61863
Le doublement annoncé de la population africaine en 2050 met
le continent devant de redoutables défis. 15 à 20 millions de jeunes sont
attendus chaque année sur le marché du travail. Peu scolarisés, nombre d'entre
eux risquent d’aller grossir les rangs de groupes mafieux ou djihadistes. «Non
l’Afrique n’est pas si bien partie» affirme un rapport parlementaire qui
tempère l'afro-optimisme en vogue.
«L’Afrique subsaharienne francophone et notamment sahélienne
souffre de maux structurels qui hypothèquent son avenir... Sa démographie est
une bombe à retardement.» «La politique africaine de la France est dans
l’impasse», affirme un rapport sur la stabilité et le développement de
l’Afrique francophone dont la publication a été reportée. «On ne peut se
satisfaire d’interventions militaires coûteuses, qui réagissent aux crises,
mais qui n’agissent en rien sur leurs véritables causes», écrit Philippe
Baumel, rapporteur de la commission des Affaires étrangères. Des crises comme
au Mali, en Centrafrique ou en Côte d’Ivoire appelées à se répéter en raison
d’une explosion démographique, qui exacerbe les conflits. «L’Afrique devra
gérer une croissance démographique de plus d’un milliard d’habitants
supplémentaires d’ici au milieu du siècle. Il y aura à la fois des classes
moyennes qui émergent et s’en sortent, mais en même temps de plus en plus de
pauvres», précise le rapport.
L’Afrique subsaharienne ne représente aujourd’hui que 1,3%
du PIB mondial pour 15% de la population. Un grand écart qui ne devrait pas se
réduire quand 23% de la population mondiale sera africaine en 2050.
«Contrairement à ce qui était attendu, nombre de pays africains dans la zone
francophone n’ont pas réellement amorcé leur transition démographique.»
La baisse importante de la mortalité infantile due aux
progrès sanitaires ne se traduit pas par une diminution de la fécondité. La
question est particulièrement aiguë dans la région sahélienne avec une
fécondité de 6,5 enfants en moyenne par femme au Mali, 7,1 au Tchad
(recensement de juin 2009) et 7,20 au Niger. «Les enquêtes sociales sur le
désir d’enfant ne laissent pas augurer d’une diminution rapide des taux de
fécondité dans ces pays.» En conséquence, le Niger compte 700.000 personnes en
plus chaque année, 500. 000 pour le Mali.
Carte : Indice de fécondité moyenne (2005-2010) illustration tirée du rapport de la commission des affaires étrangères. © rapport de l'Assemblée Nationale
Des
chiffres encore appelés à augmenter. Le marché du travail, aura donc bien du
mal à absorber cette population nouvelle.
«Aujourd’hui, 90% des 15-25 ans se retrouvent soit au
chômage soit dans le secteur informel, c’est-à-dire sans emplois décents.» La
scolarisation des enfants n’arrive pas non plus à suivre cette flambée
démographique. Comment créer 1000 écoles et former 10.000 instituteurs chaque
année au Niger sans une aide internationale massive? Il en est de même pour le
Mali ou le Tchad.
Le niveau d’éducation est aujourd’hui très faible : les
statistiques du Pnud indiquent que la scolarité que peut espérer un enfant
nigérien est de 5,4 ans, 7 ans au Mali. Dans les villages éloignés, les enfants
sont scolarisés dans des écoles coraniques «de plus en plus influencées par les
mouvements salafistes ou wahhabites au détriment de l’islam traditionnel
africain», s’inquiète le rapport.
Pourtant, cette croissance démographique est considérée dans
un premier temps comme une chance : synonyme de jeunesse, de dynamisme, d’urbanisation
accélérée. Les téléphones portables se généralisent, les exportations
augmentent, les investissements étrangers affluent... Mais ce décollage
économique reste fragile et ne parvient que rarement à réduire la pauvreté.
Avec une économie peu diversifiée toujours essentiellement agricole et minière.
Avec des terres peu productives, une pluviométrie capricieuse, des conflits
croissants pour la terre, pour l’eau ou entre agriculteurs et pasteurs.
L’agriculture aura du mal à booster suffisamment sa production
pour faire face au doublement annoncé des villes, mais aussi des campagnes.
«Car si les villes vont exploser en raison d’un exode rural massif, les
campagnes ne vont pas se vider, bien au contraire. Un paradoxe africain
qu’aucun autre continent n’a connu à ce jour.» «La Chine, en raison de sa
politique de l’enfant unique voit même sa population commencer à baisser. Et
l’Inde est sur une trajectoire démographique nettement plus modérée.»
L'émergence de la Chine s'explique par une longue croissance économique proche
de 10%, mais aussi par une politique volontariste de réduction de la natalité.
Sans transition démographique, sans politique réfléchie en
matière de planning familial, sans une aide massive au développement, l’Afrique
de l’ouest et centrale aura bien du mal à sortir de la trappe à pauvreté dans
laquelle elle est enfermée.
Doc 5 : La Chine annonce la fin de la politique de
l’enfant unique
Source : Le Monde, 29/10/2015
Disponible sur:
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/10/29/la-chine-annonce-la-fin-de-
la-politique-de-l-enfant-unique_4799364_3216.html
La Chine a annoncé officiellement, jeudi 29 octobre 2015, la
fin de la politique dite de l’enfant unique, en vigueur depuis 1979. Désormais,
tous les couples auront l’autorisation d’avoir deux enfants, selon un
communiqué du Parti communiste chinois (PCC).
L’annonce, de portée historique, met fin à une politique
souvent décriée pour ses abus –avortements forcés notamment. Elle était
attendue après de nombreux appels en ce sens d’experts chinois d’agences
officielles ou d’instituts de recherche. La décision a été prise lors du 5e
plénum du comité central du PCC, qui s’est conclu jeudi, après quatre jours de
travaux consacrés à l’adoption du 13e plan quinquennal (2016-2020).
Un premier assouplissement avait été consenti en novembre
2013, un an après l’ascension de Xi Jinping à la tête de l’Etat-parti. Il
permettait aux Chinois d’avoir deux enfants si l’un des deux parents était lui-
même enfant unique.
Parfois présentée comme un cadeau du pouvoir politique
relâchant son contrôle sur la vie privée des citoyens, la fin de l’enfant
unique est en réalité un impératif économique et social pour la République
populaire. Ces évolutions sont destinées à corriger l’inquiétant déséquilibre
hommes-femmes (116/100 au sein d’une même génération) du pays et à enrayer le
vieillissement de la population.
L’indice de fécondité y est aujourd’hui à 1,7 enfant par
femme, en deçà du seuil de renouvellement des générations et bien plus bas que
d’autres puissances émergentes, à commencer par l’Inde concurrente,
actuellement à 2,5 enfants par femme en âge de procréer, chiffre qui représente
également la moyenne mondiale.
Les résultats de l’ouverture de 2013 demeurent mitigés.
Selon les autorités, la Chine a enregistré 16,8 millions de naissances en 2014,
soit 470 000 de plus que l’année précédente. La ruée au bureau des naissances
n’a pour l’heure pas eu lieu. Sur les onze millions qui pourraient
potentiellement remplir les critères, seuls 40 % disent en fait envisager un
second enfant. Beaucoup de couples chinois, pour des raisons financières, ne
souhaitent avoir qu’un enfant.
Activité : A partir des documents suivants :
1. Relever des
indicateurs démographiques.
-
Fécondité
-
Natalité
-
Mortalité
-
Densité de population
-
Accroissement naturel
-
Solde naturel
-
Indice de vieillissement
Baby
boom : Phénomène qui désigne l’augmentation de la
natalité vers 1945 jusqu’au milieu des années 1970.
Ceci donne lieu au papi boom
L’ICF suffisant pour renouveler la population
française est de 2,1 mais il n’est actuellement que de 1,88
Transition
démographique : le passage d’un régime traditionnel où la
fécondité et la mortalité sont élevés et s’équilibrent à peut-près, à un régime
ou la natalité et la mortalité sont faibles et
s’équilibrent également.
2. Montrer
que toutes les parties du globe ne sont pas exposées aux mêmes défis
démographiques.
3. Identifier
les conséquences des événements démographiques sur les institutions et politiques.
Défis
démographiques
|
Conséquences
institutionnelles et politiques
|
|
Europe
|
Augmentation
des personnes âgées dans la population (vieillissement de la population dû au
baby boom donc au papi boom)
|
Augmentation
du nombre de personnes âgées ;
Déséquilibre
des régimes de retraite ;
Déséquilibre
du marché du travail
|
Chine
|
Déséquilibre
homme / femmes ;
Déséquilibre
entre jeunes et personnes âgées causé par la politique de l’enfant unique
|
Problèmes
de renouvèlement de la population ;
Conséquences
sociales (en termes de bien-être) ;
Perte
de compétitivité économique
|
Afrique
|
Explosion
démographique (de cause culturelle et médicale)
|
Planification
nécessaire en termes de scolarisation ;
Marché
du travail défavorable ;
Risques
de pauvreté accrue ;
Risques
de conflits politiques (monté des extrémismes) et sociaux
|
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